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Ximena Gonzalez BROQUEN
Théorie et pratiques de démocratie participative au Venezuela : la planification participative comme instrument de construction de L’État Communal

Colloque annuel du séminaire de philosophie politique « Penser la transformation ».


Vendredi 25 avril 2014.
Université de Montpellier 3, site Saint Charles.

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Un recensement bien particulier vient de culminer au Venezuela, le “recensement communal”, processus à travers lequel l’État invite les différentes organisations populaires à s’inscrire dans un registre : 40 035 conseils communaux, 28 791 Communes, et 1401 mouvements sociaux comptabilisés en décembre 2013. Conséquemment à ces résultats, le Ministère du Pouvoir Populaire pour la Commune se transforme en Ministère du Pouvoir Populaire pour la Commune et les Mouvements Sociaux. Mais pourquoi un tel recensement et changement de nom ? Comment une institution foncièrement technocrate, comme l’est par excellence un ministère, peut-elle se dédier au développement de ce qui est voué à la faire disparaître ou du moins à l’absorber, à savoir le Pouvoir Populaire ? Comment interpréter ce geste apparemment contradictoire qui vise à la fois à mesurer, quantifier, identifier et localiser les différentes formes d’organisations populaires, c’est-à-dire à les normer et les institutionnaliser, tout comme à promouvoir et accompagner leur essor ? Comment analyser ce qui fait la particularité du modèle vénézuélien, à savoir le développement de la démocratie participative et les inévitables tensions qui se mettent en place entre un pouvoir constitué prisonnier de sa bureaucratie et un pouvoir constituant qui refuse de s’institutionnaliser ? La clefs de lecture que nous proposons se trouve dans ce qui fait l’essence du projet bolivarien : le développement du pouvoir populaire comme moteur de construction d’un État communal.
Afin de tenter de saisir les dynamiques tout comme les contradictions à l’œuvre dans ce qui se présente comme un processus de transformation sociale et politique profond, nous nous attellerons à l’étude de ce qui fait le nerf d’une certaine définition de l’État communal : la paradoxale pratique du commander en obéissant ou de l’obéir en commandant. Relation dialectique que nous tenterons de saisir à travers la réflexion sur un de ses champs de *praxis* para excellence : la planification participative, que nous analyserons a travers l’étude de certaines expériences particulières de construction de cogestion coresponsable État/Communautés organisées.